Une miette ou un flocon
Texte Anonyme interprété par Justine Rochefort
En fait, il neigeait souvent. En fait, il parlait pas souvent mais il avalait les flocons et je croyais que ça finissait là. Pourtant, un pré-sentiment d’il y a quelques années s’est confirmé. (pause) Pré-sentiment qu’il mérite un beau gros gâteau. Argh! Je m’écoute parler et je sais que j’oserais jamais lui dire ça, voyons !
Pré-sentiment (accent) qui me laisse penser que j’ai peut-être une connexion avec les individus ou une sensibilité trop exagérée.
Exagérément (accent) il se confie, et mon empathie a peur qu’il m’en dise trop. (se moquant de soi-même) lâche quand même…
Trop tard, on voyage dans un cauchemar, même si avec lui, j’ai toujours l’impression de rêver.
Rêver (accent) d’une poutine. C’est fou…on partageait les mêmes envies, à présent les mêmes soucis, comme si on avait le même estomac et qu’il bouffait le même air glacial.
Mon sang s’est glacé quand j’ai su qu’il avait pas 1, pas 2, mais 3 troubles alimentaires ou anxieux… je sais plus. L’un vient avec l’autre j’imagine, mais moi quand j’ai peur, je MANGE.
Je mangeais ce qu’il me donnait. Puis je lui donnais, en fait je lui aurais tout donné pour pas que son dos me soit tourné.
« Non ça va » (imite la personne dont on parle)
Son dos est froid quand même, au touché, comme un arbre qui a perdu ses feuilles. (pause) Là je suis vraiment dans sa peau. Je veux lui offrir ne serais ce qu’une miette, et soudain je le vois au loin, laisser des miettes sur son passage pour se retrouver.
Retrouvé (accent) il est rempli d’euphorie et fait face au soleil.
C’est qui que je rejoins là-bas, qui grandit avec moi ici, qui brille comme une étoile et ne m’inquiète pas la nuit?
Cette nuit, j’ai fermé les yeux devant sa force, son étoile polaire, que je sous-estimais.
Je fonds en larmes de joie devant lui, comme un bonhomme de neige (rire léger), et c’est lui qui me tient cette fois, bien au froid.