11h54
Je devrais vraiment aller dormir mais j’ai peur d’éteindre les chandelles, peur de me retrouver seul dans le noir. J’aime mieux être épuisé que laisser ma tête prendre le contrôle. Je tais mes pensées comme je peux, je m’occupe pour oublier. anyways c’est pas comme si je pouvais dormir. Je pense trop fort, trop vite, je m’emporte dans mes propres tempêtes. Mes pensées dansent et tourbillonnent et je les suis, envoûtée. Des fois le courant m’emporte si loin que j’oublie comment revenir. Je reste pogné la, prisonnière de ma propre tète. Ma vie est teintée d’un filtre perpétuel qui déforme la réalité, la retourne dans tous les sens pour lui faire perdre son sens. Toute se répète, tout est pareil, comme si le temps se répétait dans une boucle infinie mes jours se ressemble, mes nuits se ressemble, s’assemble et s’entremêlent dans la fumée. Quand t’es tellement habitué de vivre d’une manière ça devient confortable, même si c’est pas agréable. On s’habitue à vivre comme ça, c’est plus facile que faire l’effort de changer je crois.
C’est une noyade lente.
Au début ça parait pas ça arrive tellement lentement, tellement naturellement que quand je réalise que je me noie, c’est trop tard. J’ai beau essayer de remonter a la surface, de m’en sortir par moi-même, je coule vers le fond. Je suis mon propre poids, mon propre ennemie. Si je coule c’est ma faute non? alors pourquoi je demanderai de l’aide, pourquoi j’attendrai une bouée de sauvetage? je préfère me laisser couler que d’attendre une bouée qui ne viendra jamais. je coule et je me perd en moi, je suis tellement perdu, désorientée pourtant rien ne change autour de moi. C’est juste mon esprit qui déborde sur le monde, qui le teinte de sa folie. C’est tellement étrange, se perdre dans un environnement familier. C’est pire que se perdre physiquement parce que je suis la seule a pouvoir me retrouver.
anyways
je fini toujours par me retrouver
je crois
je sais qu’un jour j’en sortirai